Echos
Stéphane Fougère – Ethnotempos – juillet 2015
De la musique traditionnelle à la chanson française, le chemin peut paraître fastidieux et incertain à parcourir. Pourtant, Sylvain GIRO n’a pas eu besoin de bottes de sept lieues pour relier ces deux extrêmes. Il l’avait déjà prouvé à l’époque où il était le chanteur charismatique de KATE-ME, dont la Bretagne – au moins ! – a sûrement gardé quelque bon souvenir.
Depuis 2011, il navigue et se livre en solo. Enfin pas tout à fait puisque c’est un trio qui officiait déjà sur son premier CD, Le Batteur de grève. Et contre toute attente, Sylvain GIRO n’avait nullement choisi un accompagnement trad’, ni même folk, mais résolument rock, qui plus est fortement teinté 70’s, entre psychédélisme « heavy » et folk progressif, souligné par l’orgue Hammond et le Fender Rhodes de Julien PADOVANI (qui tient également l’accordéon chromatique, le piano et le glockenspiel) et la batterie toute en ciselage de Jean-Marie NIVAIGNE (crédité aussi à la chaîne de vélo !). Ah oui, et tous trois assurent de même les chœurs !
Le temps d’un EP de transition (Les Camélias de Nantes, en 2013), et voici que la même équipe remet le couvert pour un album complet au titre énigmatique, Le Lac d’Eugénie, qui fut un spectacle avant d’être un disque. Au passage, GIRO a recueilli dans ses rangs le violoncelliste Erwan MARTINERIE, qui creuse davantage la fibre poétique de cet univers sonore et textuel si personnel tout en contrastes, que ponctuent occasionnellement la présence d’une flûte traversière (Erwan HAMON) et d’une guitare électrique (Laurent ROUSSEAU).
Entre le conte et la chanson, Le Lac d’Eugénie déploie ses vagues de souvenirs, ses ondes rêveuses, ses éclats d’ombre et de lumière, livrant des images troublantes et intenses dans lesquelles l’Histoire d’un pays et l’histoire d’un individu confondent leurs séquelles et les recouvrent de voiles hallucinatoires aptes à attiser les imaginaires de tout un chacun.
Les dix chansons qui cernent (ou émergent de) ce Lac d’Eugénie tracent une géographie tant intimiste que fantasmatique, et que l’on sent pourtant ancrée dans un terroir familier aux mille couleurs, saveurs et senteurs. Ici une place de village, là un carré de forêt, par ici une gare et son quai « qui démarre », par là une maison fantôme, sur le côté une pierre qui sonne et au milieu, un lac-miroir engourdi par l’hiver des mémoires…
Il fait jour dans une chanson, il fait nuit dans l’autre, tel récit fait froid (dans le dos), tel autre réchauffe, et toujours le cœur y bat à plein régime !
Oui, Le Lac d’Eugénie donne à voir, à sentir, à respirer, passant d’ambiances intimistes à des sautes d’humeur quasi explosives, interrogeant avec la même ferveur cauchemars et sourires, penchants mélancoliques et moments drolatiques, fêtes et guerres, frayeurs nocturnes et révélations lumineuses.
Dans cette Terre de souvenirs et de mirages gorgée d’électricité, on pourrait craindre que le chant de Sylvain GIRO se contente de surnager. Au contraire, sa voix domine la palette sonore, d’un timbre chaud et limpide. C’est bien le Verbe qui prévaut, et la musique, même si elle a le goût de l’aventure expérimentale, ne s’égare jamais dans l’esbroufe gratuite. Elle est là pour sertir le Mot, projeter le Texte et lancer l’imagination sur orbite, comme dans les plus beaux opus du rock progressif d’antan.
Les photographies de boiseries automnales qui ornent le livret sont l’œuvre de Val K. Elles reflètent elles aussi cet effet de vases communicants entre le rêve et le réel, le pouvoir de l’un à suggérer l’autre. Chant, musique et images fusionnent à merveille pour dépeindre un univers qui tient autant de l’expressionnisme que du surréalisme, avec de vraies touches de tradition dedans !
Non, décidément, le chemin qui mène du trad’ à la chanson française n’est pas si improbable, dès lors qu’on y dessine, comme le fait Sylvain GIRO, un récit initiatique réconciliant le réel et le merveilleux, la remembrance et la vision, l’ étoffe des rêves et la glaise des sentiers buissonniers.
Oubliez les étiquettes trop collantes, oubliez les postes-frontières et les cloisons trop étanches, et plongez derechef dans ce Lac d’Eugénie aux séduisants reflets chavirés, bigarrés et moirés. Au passage, vous pourrez même y noyer vos préjugés sur le folk, la chanson, le conte, le rock, la musique actuelle, la musique non-actuelle, et l’âge du capitaine. Et même si ce lac est enneigé, s’y baigner fait un bien fou et régénère nos facultés à imaginer, à déambuler, à vibrer…
En italien…
Originale esponente della scena musicale francese, Sylvain GirO rappresenta nelle sue opere un universo musicale fatto di molteplici influenze tra le quali il rock, la musica popolare e l’improvvisazione. L’ultima creazione dell’artista è uno spettacolo musicale intitolato « Le Lac d’Eugenie » in cui si alternano canzoni da lui stesso scritte insieme ed alcune di altri autori e ad un racconto scritto da GirO insieme a Nicolas Bonneau. Il disco « Le Lac D’Eugenie » propone 10 brani tratti dallo spettacolo ed interpretati dalla voce di GirO insieme a Julien Padovani (tastiere, fisarmonica), Erwan Martinerie (violoncello) e Jean-Marie Nivaigne (batteria). Al gruppo si uniscono poi alcuni importanti ospiti come il flautista Erwan Hamon ed il chitarrista Laurent Rousseau, oltre al genio inglese Tony Hymas che ha partecipato alla composizione di alcuni brani dell’album e per il quale GirO scrisse invece le parole di alcuni brani dell’album « Chroniques de Resistance ». « Le Lac d’Eugenie » racconta con toni delicati uno spaccato del mondo : le dieci canzoni sono 10 perfetti microcosmi che svelano all’ascoltatore alcune facce della realtà, ma anche alcune sfumature del sogno.
Extraits traduits par Gérald Martin :
« Le lac d’Eugénie raconte avec subtilité un monde fissuré (ou une scission du monde ?) : les dix chansons sont dix parfaits microcosmes qui dévoilent à l’auditeur autant de traces de réalité que de nuances de songes. »
(émission du 29 juin 2015)
http://www.evolutionmusic.it
Catherine L’hostis – Revue Transversales – Mars 2015
Le premier album de Sylvain GirO Le batteur de grève n’était pas passé inaperçu. Une poésie pure portée par une voix qui joue sur les sensibilités, claire et puissante, singulière, ancrée dans une terre, héritée des plus grands de la chanson française. Un second EP, enregistré en public en 2013 Les camélias de Nantes, assoit sa position, son univers. Les 10 titres du Lac d’Eugénie sont extraits d’un spectacle éponyme mis en scène par le conteur et comédien Nicolas Bonneau créé en 2014. Les nouvelles compositions sont signées Sylvain GirO, le Breton Erwan Hamon, le Brittanique Tony Hymas. On y retrouve cette même atmosphère où se mêlent les influences musicales du folk et du trad. Des chansons qu’on écoute les yeux fermés pour s’en imprégner, qui touchent forcément le cœur et l’âme.
Georges Fischer – Revue Tohu-Bohu, février 2015
Trois ans après le volcanique Batteur de grève, Sylvain Giro a renforcé son équipe de forgeurs de sons avec le violoncelliste Erwan Martinerie. Riche idée qui a parallèlement enfanté d’un duo entre les voix du violoncelle et du chanteur. C’est surprenant comme la convergence et les influences d’un folk breton contemporain, du rock des 70’s, voire du free-jazz, engendre une bande-son qui évoque l’héroïc fantasy. Il est vrai que le disque est la partie musicale d’un spectacle où le conte fait contrepoint à ces chansons. Ici, celles-ci l’évoquent et déploient leur dimension imaginaire, conjonction des mots et des sons. Le climat est souvent grave, parfois pesant mais toujours riche des timbres des claviers vintage, des percussions et des voix mêlées du violoncelle et du chanteur. Et puis, un moment de légèreté subtile arrive avec cette Flânerie vélocipédique dont la musique est signée par le grand Tony Hymas, compagnon de route d’une autre voix qui vient de s’éteindre, celle de l’immense Jack Bruce. Sylvain GirO rencontre ici la sublime légèreté d’un grand résistant (habilement habillée par la flûte d’Erwan Hamon) et l’on peut imaginer que les images du livret, captées par Val K à Notre Dame des Landes, belles traces d’un monde d’eau, de terres et de bois, n’y figurent pas innocemment… La tension culmine à l’évocation de cette Gare St Jean, sorte d’Orly moderne qui retrouve les accents pathétiques de la chanson de Brel avec d’autres sons et d’autres mots. Avec quelle malice, Sylvain GirO nous donne à réfléchir sur l’origine de la guerre dans la gaieté dramatique de Fais ta prière, sarcastique comme une vanité au milieu d’une danse paysanne de Brueghel ! Les promesses du premier album sont tenues ici, renforcées, illustrées par un récit à découvrir à la scène !
Revue Ar Men – Michel Toutous – Mars 2015
S’il a débuté par le chant traditionnel où il est devenu une référence, Sylvain GirO a tôt fait comprendre que cela ne lui suffisait pas. Ce qui lui a permis de développer un timbre percutant et une virtuosité vocale qui ont fait les beaux jours de Katé-Mé entre autres. Il s’est attelé depuis quelques années à l’écriture et, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette mutation est une belle réussite. La voix est toujours là, un instrument à elle seule, avec toujours plus de nuances. Des mélodies bien troussées acheminent des textes qui ne laisseront jamais indifférents, remplis d’images fortes comme dans ce superbe Carré des indigents, où les mots subliment un endroit déserté par les fleurs et les prières. Julien Padovani et Erwan Martinerie assurent la direction musicale de l’album avec la complicité des baguettes de Jean-Marie Nivaigne. Ils savent habilement poser les sonorités et les notes sur ces chansons. Le violoncelle et l’orgue Hammond déclinent un univers à l’acoustique tantôt radicale, tantôt feutrée, mais toujours en adéquation avec le texte et la mélodie. Sylvain GirO fait son bonhomme de chemin et s’installe, mine de rien, au rang des grands chanteurs francophones, tous genres confondus.
Arnaud Roffignon – Revue ENA Hors les murs – N°444, février 2015
Il y a trois ans nous découvrions Sylvain GirO. La révélation c’était d’abord celle de sa voix, singulière, immédiate et puissante ; ensuite celle de l’auteur-compositeur, artisan et artiste de la chanson, tissant et nouant inlassablement mélodies et poèmes. Après un parcours affirmé dans le milieu des musiques populaires de tradition orale de Bretagne, le chanteur s’était lancé avec Le batteur de grève dans une nouvelle aventure, nourrie aux sources qui l’inspirent et l’imprègnent : le rock, la pop, le folk et le jazz… Ne sacrifiant jamais la musique au verbe, l’album offrait des textes épurés et un son original, au carrefour entre rock et musiques traditionnelles. Rejoint par un deuxième opus en 2013 Les camélias de Nantes, l’enregistrement venait frapper les rivages d’une chanson française parfois un peu atone.
C’est ainsi avec un immense plaisir que nous avons découvert en fin d’année le nouvel album de Sylvain GirO Le lac d’Eugénie. Extraites du spectacle éponyme dont le récit a été co-écrit avec Nicolas Bonneau, les dix chansons du disque viennent prolonger le travail réalisé à la suite de résidences. Si l’écriture demeure intime et incisive, ouvrant des champs à la fois personnels et cinématographiques, où chacun peut cheminer, si l’on y retrouve des réminiscences de phrasé breton dans la voix et une poésie portée par un flux sonore toujours aussi magique, c’est véritablement un nouveau voyage qui nous est proposé, passant d’un folk-rock lyrique et intimiste à des chansons champêtres parfois proches de comptines. Sylvain GirO signe l’ensemble des titres, s’associant pour la musique de trois d’entre eux à Erwan Hamon et Tony Hymas. Il a également fait appel à Jean Rochard pour assembler le tout, le label nato (re)produisant artisanalement le disque.
La recherche du temps perdu est peut-être le fil conducteur qui unit ce nouvel opus aux deux premiers. Autour de ce lac d’Eugénie, cette quête se fait pressante. Elle s’incarne à travers un homme qui se perd et se retrouve… Nous nous situons tour à tour en-dehors du temps et en-dedans, le rideau de brume suspendu au-dessus des eaux glacés brouillant les repères de l’espace-temps.
L’étrange et le merveilleux le disputent au réel, charnel et terreux. Les génies d’Eugénie ne sont pas loin. La dramaturgie avance progressivement, entre calme et affolement, sérénité et inquiétude. Il en résulte un conte initiatique aux limites du fantastique, où l’on croise un village fantôme à la Tim Burton, une forêt labyrinthique, un bal endiablé et ce lac enneigé.
Les nuances sont autant d’ambiance assurant une déambulation fluide dans cet univers où les dimensions ne sont plus terrestres. Tout s’enchaîne et s’imbrique…
C’est l’aube. Les harmoniques du violoncelle sont comme les premiers rayons du soleil ; elles nous touchent délicatement et, peu à peu, l’engourdissement de la nuit s’éloigne. Au fur et à mesure que l’astre diffuse sa douce chaleur, la musique se fait de plus en plus intense. L’album s’ouvre comme on s’éveille. « On était place du vieux Palais ». La voix chaude et claire de Sylvain GirO nous inonde de sa force solaire. Le rêve se prolonge : « au droit de la piste aux étoiles (…), je me trouvais devant la toile » ; mais est-ce vraiment un rêve ? Car malgré la douceur des sons, il n’est plus question de quiétude : « je ne sais quelle voix emprunter, route principale ou venelle, battre la sente déjà foulée ou en découvrir de nouvelles ». Superbe !
Dans le titre suivant, La maison désertée, c’est une ambiance plus rock et sombre, annonçant mirages et sortilèges : « j’avance lentement et de chaque côté, c’est à perte de vue l’obscurité (…) ; au loin est-ce un mirage, une fontaine oubliée (…) ; c’est une maison blanche, une maison désertée (…) ; j’ai bien cru voir un souffle, un ennemi qui guettait » ; après avoir vu « l’œil », celui qui « transperce », qui « fauche », « j’avance à pleine bouche, à grandes enjambées, laissant derrière mes pas la maison désertée »… Après cette course, l’homme se retrouve près du lac d’Eugénie. Le silence règne ; seule la ligne de basse annonce l’harmonie. « Pourquoi étais-je seul au monde au bord de sa lac d’Eugénie ? », en poursuivant par de belles allitérations : « je me mêlais à l’onde » (…), « j’attendais que le ciel me sonde ; j’entendais ce son de la nuit » ; « qu’ai-je retrouvé dans ces bois ? Peut-être le cercle que sais-je, peut-être un dessein de mon toit ? » La quête ne s’arrêtera pas là. Dans Le jeune homme, les questions se multiplient : « quel est donc ce jeune homme, d’où vient-il ? Sort du bois comme naît un enfant » ; l’âpreté du violoncelle hachant de son archet ses notes symbolise toute la dureté du monde dans lequel il pénètre ; « il s’agrippe à son beau fusil d’argent », mais ce n’est qu’une illusion. Quand soudain « tapie au loin de son père », apparaît « une fille, une muette (…) son regard est une lame ; je n’ai de saison que l’âme de cet homme aux jambes d’os ». Les questionnements du refrain reviennent ensuite, la parole de Sylvain GirO se perdant au loin, emporté par les tourbillons de la guitare, comme ce jeune homme et ses espoirs. Ce lyrisme laissera place à une Flânerie vélocypédique, courte comptine ontologique sur la roue qui tourne et le temps qui passe, puis à Où es-tu mon enfant ?, chant d’amour du père à son fils, nostalgie d’un temps perdu. L’homme s’aventurera ensuite dans Le carré des indigents, s’allongeant « au long d’une dalle de pierre à l’ombre des cyprès tremblants » ; dans ce « repos des fils de guerre », « chapelle de l’esprit du temps », peut-être l’homme trouvera-t-il cette quiétude à laquelle il aspire tant.
Ce sont ensuite les aiguilles de La gare Saint-Jean, qui rythment une mélodie cinématographique entre au-revoir et adieux, cette gare n’est que « déchirements ». Tandis que la voix (« nous y voilà quoi nous voilà, tu nous y vois là tous les trois, y’a ton frère, y’a toi et puis moi enterrés à faire la guerre »), puis l’accordéon, la batterie, le violon ouvrent un thème plus traditionnel intitulé Fais ta prière. En effet, « tu sauras qu’on ne peut pas arrêter les balles à la guerre ». Or les instruments se dérèglent, se désaccordent, symbolisant le chaos de la guerre. La dernière chanson, La pierre sonnante, révèle la fêlure intime qui a peut-être susciter la quête de cet homme. « Tu es ma brèche, (…), la faille de mon système nerveux ; sans toi je serais un bloc radieux (…) ; à ta vue je me déchire en deux, je m’éloigne, je me perds (…) ; ta lumière me transperce comme la colère de Dieu : j’ai notre amour comme une béance ». L’amour d’Eugénie ?
Sylvain GirO signe ici un album dont l’intensité dramatique n’a d’égal que la beauté mélodique. Venant prolonger le spectacle créé au début de l’année 2014, Le lac d’Eugénie constitue finalement une réflexion sur l’amour et le temps qui passe, le temps béni et le temps perdu. Porté par une voix claire, profonde et virtuose, ce conte fantastique fait largement appel à notre imaginaire et notre sensibilité. Certains évoqueront Jacques Brel ou Jean-Louis Murat, d’autres Gabriel Yacoub ou Gaëtan Roussel ; d’autres encore Noir Désir. Mais c’est avant tout et désormais du GirO. A suivre !
Gérard Viel – Trad Magazine – Février 2015
Le CD reçoit le BRAVO de Trad Magazine :
Un nouveau disque de Sylvain GirO est toujours une bonne surprise. Mais pour son deuxième album solo, Sylvain passe au-dessus de tout ce qu’on pouvait imaginer. Sylvain est un homme de cœur, de passion, de poésie, d’amour des beaux textes, des belles voix et de la bonne musique qui va plus loin que les sentiers battus. A l’écoute de ce disque on comprend mieux sa démarche artistique et son univers qui va du fantastique au rêve éveillé, en passant par la douleur, la tendresse, toujours avec une grande humanité. La voix de Sylvain, qui était dans l’album précédent Le batteur de grève surtout remplie d’émotion, on la retrouve mieux maîtrisée, moins agressive. Elle nous caresse avec des mots simples qui nous vont droit au cœur, avec une énergie et une force qui nous collent au mur. Les arrangements limpides ne font pas qu’accompagner le chanteur. Ils mettent en valeur le texte et la voix. L’ensemble est cohérent et évident. Sylvain est devenu un représentant de la chanson française, avec des influences qui vont du trad’ en passant par le rock, le blues et les musiques du monde. L’ombre de Jim Morrison est perceptible dans cette balade autour du Lac d’Eugénie.
CFDT Magazine – Février 2015
Tour à tour folk puis rock, les mélodies de Sylvain GirO nous entraînent vers un monde onirique et poétique, proche du fantastique.
Yves Marzio – HIFI VIDEO magazine – janvier 2015
ARTISTIQUE : Avec une diction claire, une voix chaleureuse et des textes poétiques, SylvainGiro nous entraîne dans un univers magique, celui du lac d’Eugénie, son troisième album. Ses musiciens tissent le décor et lui nous chante des histoires envoûtantes.
TECHNIQUE : Un enregistrement très équilibré, réalisé par Gwenolé Lahalle, mettant en valeur la voix de Giro dans ses nuances les plus fines et restituant les timbres des instruments avec un grand réalisme, sur une scène sonore limpide et aérée.
Annie Claire – Magazine FrancoFans de la chanson française – N°51, janvier 2015
Ce CD est un OVNI dans le chant culturel actuel. Je n’ai pas dit « champ », quoique ! La musique enrichie de rythmes syncopés, hip-hop, rock même, est pleine et envoûtante. La voix de Sylvain GirO porte avec rondeur et résonance des mots étranges qui nous ravissent. L’atmosphère est fantasmagorique : des pierres, des maisons, un lac, une cité, des hommes. Sylvain « avance à pleine bouche » et nous suivons le rêve, bercés d’orgue, de violoncelle, de violon, d’accordéon (et de klaxon à vélo). Embarquez-vous en pleine poésie avec cet opus, dans la nef des fous qui perdent la raison (et la raison) sans jamais sombrer dans le morose, pour un voyage initiatique entêtant auprès des égarés, disparus, et nous encore vivants mais en plein déchirement. La gare Saint-Jean n’a rien à envier à l’Orly de Brel, sur le même thème de la séparation du voyage, lancinante, cruelle. L’écriture est passionnée, incandescente, irrésistible.
Michel Toutous – Radio Kreiz Breizh – émission Taol Jalon taol penn bazh – janvier 2015
Le Lac d’Eugénie est mon coup de cœur de ce début 2015. D’abord Sylvain est un chanteur extraordinaire. Il faut l’entendre jouer des rythmes, des sons, des syllabes, improviser, avec une grande présence scénique. Dans ce nouvel album, on retrouve cette manière à lui, très personnelle, de signer ses textes avec beaucoup d’images sensibles et du quotidien. Il nous trame des histoires émouvantes mais aussi engagées. C’est un citoyen du monde, il ne cache pas ses engagements. C’est une personnalité de la chanson. La musique traditionnelle n’est pas une musique de repli. Sylvain qui vient de cette musique et s’ouvre à d’autres mondes musicaux est le témoignage de cela.
Blog « Chroniques de Monsieur l’ouïe », janvier 2015
Sylvain GirO le batteur de grève nous emmène en ce début d’année dans une randonnée fantastico poétique vers le lac d’Eugénie, un lac où dit-on le chanteur a laissé son ombre par amour pour une créature des eaux, une nymphe des paysages crépusculaires d’une Bretagne, sûrement, à l’âme celte en tout cas, enfin bref, une nymphe oubliée au coeur d’une lande déserte.
Mais dans ces airs d’automne, sur cette terre pelée aux herbes roussies, dans cette petite bruine pernicieuse qui accompagne nos pas, dans ces espaces larges et vides, une impression singulière de chaleur et d’intimité nous fait avancer en souriant. Cet sensation tient en chansons, et dans ces chansons, la voix chaude de GirO est un souffle qui embrase les mots. Un peu comme un Murat d’Auvergne mais plus à l’ouest, et avec une lave nouvelle puisée dans un volcan d’Armorique.
Ce lac d’Eugénie, spectacle et voyage guidé depuis une année, nous ne sommes pas pressés de l’atteindre, tant les étapes proposées par GirO sont lumineuses, brûlantes, tout empreintes d’une espèce de gaieté mélancolique, et peuplées de troubadours fantastiques, mi-anges, mi-gargouilles. Première étape, vous voilà embarqués dans une Ronde des drôles, place du Vieux Palais. Et puis vous quittez la ville, à la nuit tombée, direction une maison hantée, par GirO même parfois, pour un pur moment d’adrénaline à la guitare sauvage.
Une petite course, et le temps de reprendre son souffle, GirO nous conte l’histoire du lac d’Eugénie, la légende d’un jeune homme qui en parait cent et d’une petite fille au regard en lame de couteau. GirO reconte tout ça entre guitare rock et violon, polyphonique presque et à lui tout seul, le matin même se lève à l’écoute de son chant, touchant là à l’universel.
Allez, étape suivante, un petit tour à bicyclette. Chacun retrouve couleurs et légèreté en quelques tours de roue. Jusqu’à retrouver son âme d’enfant, mais pour un temps. l’arrivée, c’est un cimetière sorti du fond des âges, mais même au milieu des vieilles tombes de pierre moussue, la chaleur demeure dans le groupe, et les contes de GirO fascine toujours autant, tant par le texte que par la musique, toujours en symbiose. Après ces pierres, direction celles de la gare Saint-Jean, où l’on est invité à observer les gens qui se séparent, ceux qui restent et ceux qui s’en vont. Qui s’en vont par exemple faire la guerre. Pour la fuir, la dernière étape, le lac d’Eugénie, où chacun apporte sa pierre pour lancer dans les eaux sombres, pour faire un voeu, à l’amour, à la vie et au monde.
Un disque de pierre, de bois, d’espace et de braise, aux danses folk, aux envolées rock, au chant hypnotique. GirO le tour operator et sa marche poétique nous enivre de terre et d’horizon, d’ombres et de lumière, du crépuscule à l’aube sans oublier la nuit, ses nymphes et ses démons.
Cécile Arnoux, Revue Place Publique, janvier 2015
Ce premier article est plus que le reflet d’un homme dans une flaque d’une campagne qu’on imagine bien quelque part au Nord de la Loire. C’est bien le for intérieur qui est convoqué et exprimé. Comme dans ses précédents manifestes, Sylvain GirO met le verbe au centre, joue avec le sens des mots, invente une poésie toujours très marquée par la nature, le monde et ceux qui le peuplent. Ajoutez à cela une voix qui densifie les textes et la chanson prend tout son sens. Les premiers pas au sein de Katé-Mé ont façonné un chanteur, ses foulées au sein de GirO confirment son talent et révèlent encore davantage le poète et le militant. Et là où cela résonne encore plus fortement, c’est dans la musique, plus radicale encore, plus tendue et intense, un peu comme celle qu’invente Rodolphe Burger. Pour accompagner Sylvain GirO, trois complices musiciens et arrangeurs montrent le même engouement et les mêmes intentions que l’auteur, surlignent les mots encore plus fortement que sur les deux disques déjà parus. Batterie, violoncelle et claviers prennent un virage rock qui fait la force de ce nouvel album. Dix morceaux sous tension, une tristesse qui transpire, une violence évoquée, une rage assumée, Sylvain GirO réveille souvent les maux comme pour mieux les conjurer ou les dénoncer. Reste à chacun de réfléchir aux symboliques suggérées. Reste à chacun à se laisser traverser par la force de ces dix odes.
Le Télégramme – Décembre 2014
La voix magnétique de Sylvain GirO possède la force d’un Yacoub ou d’un Cantat. Issues du spectacle Le lac d’Eugénie, ses douze chansons singulières, lyriques, saisissent l’auditeur par leur puissance visuelle et théâtrale.
Récré’action – Revue spécialisée chanson – Janvier 2015
Entre rock et tradition, ce disque est exceptionnel, une création subtile et percutante, une réussite en tout point. Tout ici sonne juste, les mots comme les musiques. Une voix qui reste dans les oreilles longtemps après l’écoute. Même le livret est agréable à feuilleter on s’y attarde en fin gourmet afin d’apprécier de belles photos en couleurs et y savourer des textes lisibles ce qui est devenu rare. Coup de cœur du trimestre !
Ouest-France Nantes – 5 décembre 2014
Voici Sylvain GirO débarquant avec un nouvel album aventureux, plein d’ambition et de cohérence. Ce qui frappe à l’écoute du nouveau CD, Le lac d’Eugénie, c’est cette belle voix envoûtante, parfois en mode parlé-conté, qui nous envoie vers différents horizons, à la fois terrien et onirique. Entre musiques traditionnelles, chanson française et rock psychédélique, ce disque nous entraîne dans la transe hypnotique. Entre le tribal trad et tourneries 70’s à la Pink Floyd, la musique explore l’âme musicale. L’orgue Hammond et le Fender Rhodes bien présents de Julien Padovani nous renvoient à cette époque où Procol Harum ou The Doors envoûtaient les oreilles d’orfèvreries musicales oniriques. Avec Erwan Martinerie au violoncelle et Jean-Marie Nivaigne à la batterie, nous sommes en présence d’un groupe solide, paré pour un mélange musical détonnant. Sur cette belle assise musicale, la voix de Sylvain GirO navigue et tourbillonne. Dans son grain et ses intonations, pointent de bien belles influences : Jacques Brel, Gérard Manset, Léo Ferré, Jacques Higelin, Bertrand Cantat et Gabriel Yacoub. « Je cherche à chanter des textes d’actualité, tout en ayant cette sorte d’universalité des chansons trad, avec aussi un côté décalé, vers le fantastique et le merveilleux ». Le résultat offre une poésie chantée où écologie et enfance sont omniprésentes, avec un esprit politique sous-jacent. Cet effet est renforcé par les superbes photographies de Val K : « Elles ont été prises à Notre-Dame des Landes, à 500 m de chez moi ».
Ouest-France Quimper le 11 décembre 2014, dans la sélection des albums de l’année 2014
On l’a connu chanteur de Katé-mé, toujours chanteur du « Jeu à la nantaise » ; mais Sylvain Girault, devenu ici Giro, possède tellement de cordes à son arc. Le voici auteur-compositeur-interprète, sur cet album un brin étrange, à la fois pop et folk. Il y a du Gabriel Yacoub dans ses inspirations et ses intonations, ou encore du Dominique A.