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Sylvain GirO - Les camélias de Nantes

Les camélias de Nantes

Avec ce disque 6 titres autoproduit, Sylvain GirO prend une direction artistique radicalement acoustique, intimiste, sobre, dépouillée, simplement accompagné par le violoncelle d’Erwan Martinerie. Juste le jeu et la complicité de deux interprètes en liberté. Juste la force des respirations et des silences. Juste les timbres de la voix et du violoncelle qui se confondent. Juste la puissance d’un texte et la singularité d’une voix hors du commun. Cet EP présente cinq nouvelles chansons et un titre instrumental enregistrés en public à La Ruche à Nantes en juin 2013.

  • Au-devant de l’hiver 4’02
  • Il s’en est fallu d’un cheveu 2’52
  • La dame de Maumusson 3’13
  • Les camélias de Nantes 4’30
  • Le feu de l’automne 2’54

Echos

Cécile Arnoux – Revue Place publique – janvier 2014

Sylvain GirO est l’un des rares à risquer aujourd’hui le dénuement musical pour faire de sa voix un instrument à part entière. L’importance des mots, la technique ou les possibilités vocales propres aux musiques populaires, on ne sait ce qui motive GirO à utiliser sa voix la sorte. Sans doute un peu tout cela. La poésie est bien là, au centre du terrain, elle exprime une sensibilité, une énergie aussi, une militance, une ode à l’humain, à ses richesses, à ses souvenirs, à dame nature aussi. Après un premier disque Le batteur de grève, un album résolument rock qu’il inventa avec Julien Padovani et Jean-Marie Nivaigne, Sylvain choisit pour ce second disque enregistré en public Erwan Martinerie et son violoncelle comme unique compagnons. Changement de proposition musicale donc, un univers à la croisée de la chanson, des musiques populaires, de la musique contemporaine, du jazz même parfois. Cet unique violoncelle, souvent décrit comme l’instrument le plus proche de la voix, l’accompagne à merveille. Frottées les cordes confèrent une gravité au propos, un côté solennel et beau. Pincées elles marquent une cadence, une légèreté, font résonner les mots. Sylvain GirO interroge, fait parfois frissonner, nous rappelle Ferré. ça fait du bien !

Centre national de la chanson – janvier 2014

Le comité d’écoute du centre de la chanson tient à saluer particulièrement Les camélias de Nantes de Sylvain GirO :
« Une voix singulière, immédiate, profonde, aux nuances variées : de syncopes en onomatopées, une voix qui se joue de ses propres rythmes intérieurs, et nous entraîne avec bonheur « Au-devant de l’hiver »… Un accompagnement minimaliste, subtil, épuré, qui laisse la part belle aux intonations de la voix nue de Sylvain Giro, et se créer le dialogue avec l’émouvant violoncelle d’Erwann Martinerie, son complice de scène. Le texte suggère, avec pudeur et un rien d’ironie une mort qui n’a pas eu lieu ; une poésie qui effleure avec tendresse et pudeur, encore, cette « Dame de Maumusson » qui est « déjà partie pêle-mêle » loin de ce monde mesquin et sans pitié pour elle… Des mots, enfin, qui se répètent et se mêlent au rythme des cordes et au son de la voix pour mieux nous envouter…Chanteur emblématique du groupe de chant traditionnel Breton Katé-Mé, Sylvain Giro nous offre ici ses premiers titres solos, son univers, son écriture originale et libre de toutes contraintes de forme, sa voix qui est musique. Il nous promet un nouvel album pour 2014 : on l’attend avec impatience ! »

Jean Rochard – Nato Music – Le GLOB (blog de Jean Rochard)

« Pertinence », c’est l’un des premiers mots qui vient à l’esprit à l’écoute du duo Sylvain GirO – Erwan Martinerie (vendredi 29 novembre à la Manufacture Chanson Paris), aussi nommé Giro Duo, pertinence d’une expression tournée vers l’amour dont le souffle n’épouvante pas l’analyse, dont le mouvement vers l’autre tend sans cesse à l’approfondissement des choix. Le fieffé équilibre entre les deux hommes livre quelques désirs de restauration nécessaire d’une soif de savoir et de vivre. « Glaner n’est pas inconséquent, ramasser les restes de vie ». La lumière des mots entrelacés ou surgissant des habiletés du violoncelle se fait tour à tour éclatante ou tamisée, fulmine parfois de petites douleurs. La musique s’offre un champ large qui va jusqu’à toucher le blues, champ des peines, champ des maux qui dévorent, mais aussi des mystères de la simplicité, de nos différences et de ce qu’elles transforment. Il est des concerts où le mot rappel prend un sens distinctif. Où l’on replonge dans un élan de fraîcheur, d’escalade, de dépassement et de restitution du naturel. En rappel donc, Sylvain GirO et Erwan Martinerie reprennent Notre Dame des Oiseaux de Fer, une des grandes chansons de luttes réalistes de notre époque, écrite par Sylvain et mise en musique par le Hamon Martin Quintet qui l’a popularisée (Ursus Minor et Hymas & the Bates Brothers l’ont aussi inscrite à leur répertoire). Leur version indique l’équation première, elle ose marquer le plein dans le monde vide, corps et esprits qui veulent, qui peuvent. Elle impressionne et livre un autre passage, concentré, sur le but à obtenir : « Le printemps ».

Pierre-Adrien Roux, Presse-Océan, janvier 2014

Épuré, intimiste. Le deuxième disque de Sylain GirO, Les camélias de Nantes, est une perle rare dans la chanson française. Il n’y a pas grand chose… Une voix et un violoncelle. Mais en même temps, il y a beaucoup. Connu en tant que leader du groupe de musique bretonne Katé-mé entre 1999 et 2009, Sylvain Girault a troqué quelques lettres de son patronyme pour entamer en 2011 une aventure plus perso. Après Le batteur de grève, c’est avec un six titres en duo que nous revient celui qui est aussi directeur du Nouveau pavillon de Bouguenais. Les camélias de Nantes brille par sa simplicité apparente. Deux lignes de crêtes se suivent, se chevauchent, s’entremêlent parfaitement : la voix syncopée de Sylvain GirO, et l’intense phrasé du violoncelliste Erwan Martinerie. Sylvain GirO prend des risques comme peu d’artistes de son domaine. Sa musique est pleine de silences, ses chansons sans harmonie. On est là dans une sobriété qui peut dérouter, mais qui instaure une certaine magie. Car le résultat est une musique qui respire. L’auditeur prend le temps de laisser éclore les mots du chanteur comme des bulles de savon finissant par s’évaporer dans le sillage du violoncelle. Et puis, il y a le sens, le texte. Car Sylvain GirO n’est pas du genre à écrire pour écrire. Et là aussi, il surprend. Le chanteur aborde un répertoire réaliste avec une force poétique. GirO ne parle pas du chômage (Au delà de l’hiver), il évoque l’homme aux “mains devenues grises et inutiles”. Il ne raconte pas la maladie d’Alzheimer, mais il décrit La Dame de Maumusson “qui demande l’autorisation de reprendre sa respiration »… Avec cet album très personnel, Sylvain GirO réussit à explorer, à défricher sur le terrain des émotions. Et c’est pour lui toute la raison d’être d’un artiste.

Michel Kemper – blog Nos Enchanteurs, 17 décembre 2013

« Avec sa voix syncopée, un rythme afro-folk baigné de celte, de roots et de rock, de pop et de hip-hop, de jazz, une façon de chanter qui n’est pas sans rappeler les plus fameux folk-singer (chez nous Yacoub…), Sylvain GirO nous saisit à nouveau, mais à rebours de ce que nous attendions de lui, en une préoccupation que nous ne savions pas de lui. Là, c’est sur un sujet social, un homme devenu tout nu tout inutile, qui sous son toit se terre, qui va Au-devant de l’hiver. GirO ne parle ni de Mains d’or ni d’usine qu’a foutu l’camp à Singapour, mais le sujet est le même qui décidément travaille la chanson, celle qui jadis, justement, rythmait les gestes du travail. Comment à présent scander le vide, l’absence, le chômage, ces mains qui ne servent plus à rien ? A cette thématique dans l’air du temps GirO ajoute une pièce de choix sertie d’un bien beau talent. Voici un six titres, en public à Nantes. Frustration, cédé à moitié vide, à moitié plein. Qui nous fait simplement patienter d’un nouvel album promis pour l’automne 2014. Six chansons avec, chacune, pour des raisons différentes, leur part de nostalgie, de douce mélancolie. Leur choix de mots et cet agencement qui tient autant d’une écriture littéraire que de notes qui vont s’en emparer pour de folles épousailles. Des histoires de destriers et de mers enchaînées, d’une dame qui fait des bulles de savon, d’une autre et d’un amour dans Les camélias de Nantes, la chanson-titre menée par un violoncelle (Erwan Martinerie) se prenant pour viole de gambe. J’avais osé dire de Sylvain GirO qu’il était un des grands événements donnés à la chanson d’aujourd’hui, ou quelque chose comme ça. Je maintiens. Avec lui on joue avec des mots et des sons comme avec des balles, on est jongleur on est acrobate d’émotion. Les mots explosent en nos oreilles y délivrant toute leur histoire, leur magie. C’est d’autant plus surprenant que ça ne tient à rien ou si peu : une voix hors des chants communs, un violoncelle, une douce folie qui les anime. C’est simplement exemplaire. »

Karr Nij – Le cri de l’ormeau – octobre 2013

« Une formule épurée, voix et violoncelle (Erwan Martinerie, très inspiré entre archet et pizzicatti), c’est ce que nous propose Sylvain Giro dans ce petit six titres enregistré en public. Cette sobriété met en relief la qualité des textes signés du chanteur du pays nantais. Chaque chanson nous raconte une histoire où les mots prennent du sens, on est loin des amourettes et des bluettes servies d’ordinaire par la variété. La superbe Dame de Maumusson témoigne de cette volonté affichée depuis déjà quelques années par Sylvain Giro. Cette femme n’a manifestement plus toute sa tête mais la vie garde du souffle chez elle, avec une forme de magie. Les mots s’entrechoquent, les sonorités jouent et rejouent la petite tragédie que d’aucuns vivent dans le grand âge ou la folie. Si les textes traduisent un souci d’écriture, les mélodies, toujours signées Sylvain Giro, dénotent également une certaine sophistication que le violoncelle sait entourer de ses notes chaleureuses. »