Le Télégramme – 7 mai 2023
Jeudi 4 mai, l’avant-première du spectacle Les disparu·e·s de Nantes a été joué à Morieux devant un espace Éole comble. Le conteur et metteur en scène Nicolas Bonneau (Cie La Volige), le chanteur Sylvain GirO, la metteuse en scène Fanny Chériaux, l’artiste peintre Tati Mouzo et Ronan Ménard, constructeur de décor, ont fait œuvre collective pour donner un éclairage particulier à l’affaire Troadec, à la façon d’une complainte criminelle ou d’une gwerz. Illustrations en noir et blanc projetant le spectateur au cœur de l’affaire, mise en voix et en musique inventive et sensible, récit rythmé et haletant… Cela fait de cette délicate entreprise une réussite. L’étau se resserre progressivement dans cette intrigue qui va d’Orvault à Landerneau, où une histoire de famille a croisé « une histoire d’or ». Le public a ensuite échangé avec les artistes, partageant son avis sur cette avant-première.
Le cri de l’ormeau – 14 juin 2022
S’il est passé par le chant traditionnel, Sylvain Giro s’est mis dans la peau d’un auteurcompositeur- interprète depuis quelques albums. Et la métamorphose est une réussite. Les textes mettent en relief une manière toute personnelle de jongler avec les rimes et les sonorités des mots de façon absolument remarquable ! Son timbre de voix incandescent porte haut et l’accompagnement polyphonique qui l’entoure surprend par une écriture éloignée des convenances. On joue sur les intervalles pour mieux souligner la beauté des textes, comme dans La Rue des Lilas, hymne pacifiste à la scansion marquée. Sylvain a également le bon goût de lâcher la bride à ses instrumentistes parmi lesquels François Robin aux vents et aux programmations, Anne-Laure Bourget aux percussions ainsi que Jacky Molard au violon virevoltant. Des subtilités ponctuent leurs interventions marquées de modulations élégantes. Époustouflant !
Le cri de l’ormeau – 14 juin 2022
Sylvain Gir0 & le chant de la griffe parmi les disques de l’année des magazines « Nos Enchanteurs » et « DRU »
GirO en quintet, qui reprend entre autres Le Batteur de grève et La Rue des Lilas. Il ne faut pas passer à côté de cet album modeste et sublime à la fois, création vocale et polyphonique qui fait résonner l’Histoire et le mystère de toute la chanson, de ces musiques populaires européennes et du monde dans lesquelles il puise ses influences.
Magazine « Nos Enchanteurs » – Janvier 2023
Au moment d’offrir des petits cadeaux aux amis pour les fêtes, il est temps de repenser aux albums parus cette année 2022 en Bretagne. En voici quatre. En catégorie chant, Sylvain GIRO & le chant de la griffe ont impressionné par la qualité des compositions, la recherche des arrangements vocaux avec ses cinq chanteuses et chanteurs et la vive émotion qui imprègne les textes. Inclut les « tubes » La Rue des Lilas et Le Batteur de grève.
Magazine DRU – la création en Bretagne – N°55, 7 décembre 2022
Pierre Morvan – Magazine « Le peuple breton » – Juillet 2022
Une polyphonie lumineuse et incandescente
« Car la guerre c’est un massacre / De gens qui ne se connaissent pas / Au profit de gens qui toujours se connaissent / Mais qui ne se massacrent pas » : cette citation attribuée à Paul Valéry forme l’un des couplets de La rue des lilas, l’une des chansons, poignante, du nouvel album de Sylvain GirO, le quatrième sous ce nom de scène. Poignant en effet ce cri du cœur contre la guerre, contre toutes les guerres. « Que maudite soit la guerre / Maudit les chars les fusils les combats » : ces mots prennent tout leur sens, tragique, alors que les Ukrainiens meurt par milliers sous les bombes russes. Avec La veine pulsatile, Sylvain GirO s’insurge contre les violences policières qui ont émaillé les manifestations de gilets jaunes : « c’est ton œil qu’ils ont pris d’un assaut de ravage ». Dans Le sang de la lune, la parole se fait encore accusatrice : comme dirait l’autre la planète brûle et nous regardons ailleurs ! Mais l’engagement peut être aussi ailleurs, auprès de l’autre. C’est Le chant de la… qui se glisse « comme entre nos mains / comme entre nos langues / comme entre nos âmes… » Ou Trembler de toi, pour s’inventer nos vies à l’envers. Ou encore Hibiscus de porcelaine, déclaration en bonne et due forme. Et Écran de + 1000 qui voit grandir trop vite (beaucoup trop vite !) ses propres enfants, « le regard tourné vers la suite ». C’est encore d’amour qu’il s’agit. Et Sylvain GirO sait si bien en parler, sans dire le mot. C’est d’abord cela « le chant de la griffe » : un défi d’écriture, une écriture racée, percutant, une poésie nerveuse, intense, un jeu de mots permanent faisant écho aux jeux de voix qui constituent le socle de cet album. Les voix, ce sont celle de Sylvain bien sûr, mais aussi celle, en parfaite harmonie, d’Héléna Bourdaud, Elsa Corre, Yoann Lange, Sébastien Spessa ou parfois du multi-instrumentiste Francois Robin, quand il abandonne un instant ses machines, son violon ou sa veuze. Chacun apporte son propre bagage musical, ses influences, bretonne ou occitane, pour proposer une polyphonie lumineuse, incandescente, un chant de très haute intensité. En disque et/ou en live, ne manquez pas les émotions garanties du Chant de la griffe !