Menu
Fermer

Presse

Stéphane Fougère – Ethnotempos – juillet 2015

De la musique traditionnelle à la chanson française, le chemin peut paraître fastidieux et incertain à parcourir. Pourtant, Sylvain GIRO n’a pas eu besoin de bottes de sept lieues pour relier ces deux extrêmes. Il l’avait déjà prouvé à l’époque où il était le chanteur charismatique de KATE-ME, dont la Bretagne – au moins ! – a sûrement gardé quelque bon souvenir.
Depuis 2011, il navigue et se livre en solo. Enfin pas tout à fait puisque c’est un trio qui officiait déjà sur son premier CD, Le Batteur de grève. Et contre toute attente, Sylvain GIRO n’avait nullement choisi un accompagnement trad’, ni même folk, mais résolument rock, qui plus est fortement teinté 70’s, entre psychédélisme « heavy » et folk progressif, souligné par l’orgue Hammond et le Fender Rhodes de Julien PADOVANI (qui tient également l’accordéon chromatique, le piano et le glockenspiel) et la batterie toute en ciselage de Jean-Marie NIVAIGNE (crédité aussi à la chaîne de vélo !). Ah oui, et tous trois assurent de même les chœurs !
Le temps d’un EP de transition (Les Camélias de Nantes, en 2013), et voici que la même équipe remet le couvert pour un album complet au titre énigmatique, Le Lac d’Eugénie, qui fut un spectacle avant d’être un disque. Au passage, GIRO a recueilli dans ses rangs le violoncelliste Erwan MARTINERIE, qui creuse davantage la fibre poétique de cet univers sonore et textuel si personnel tout en contrastes, que ponctuent occasionnellement la présence d’une flûte traversière (Erwan HAMON) et d’une guitare électrique (Laurent ROUSSEAU).
Entre le conte et la chanson, Le Lac d’Eugénie déploie ses vagues de souvenirs, ses ondes rêveuses, ses éclats d’ombre et de lumière, livrant des images troublantes et intenses dans lesquelles l’Histoire d’un pays et l’histoire d’un individu confondent leurs séquelles et les recouvrent de voiles hallucinatoires aptes à attiser les imaginaires de tout un chacun.
Les dix chansons qui cernent (ou émergent de) ce Lac d’Eugénie tracent une géographie tant intimiste que fantasmatique, et que l’on sent pourtant ancrée dans un terroir familier aux mille couleurs, saveurs et senteurs. Ici une place de village, là un carré de forêt, par ici une gare et son quai « qui démarre », par là une maison fantôme, sur le côté une pierre qui sonne et au milieu, un lac-miroir engourdi par l’hiver des mémoires…
Il fait jour dans une chanson, il fait nuit dans l’autre, tel récit fait froid (dans le dos), tel autre réchauffe, et toujours le cœur y bat à plein régime !
Oui, Le Lac d’Eugénie donne à voir, à sentir, à respirer, passant d’ambiances intimistes à des sautes d’humeur quasi explosives, interrogeant avec la même ferveur cauchemars et sourires, penchants mélancoliques et moments drolatiques, fêtes et guerres, frayeurs nocturnes et révélations lumineuses.
Dans cette Terre de souvenirs et de mirages gorgée d’électricité, on pourrait craindre que le chant de Sylvain GIRO se contente de surnager. Au contraire, sa voix domine la palette sonore, d’un timbre chaud et limpide. C’est bien le Verbe qui prévaut, et la musique, même si elle a le goût de l’aventure expérimentale, ne s’égare jamais dans l’esbroufe gratuite. Elle est là pour sertir le Mot, projeter le Texte et lancer l’imagination sur orbite, comme dans les plus beaux opus du rock progressif d’antan.
Les photographies de boiseries automnales qui ornent le livret sont l’œuvre de Val K. Elles reflètent elles aussi cet effet de vases communicants entre le rêve et le réel, le pouvoir de l’un à suggérer l’autre. Chant, musique et images fusionnent à merveille pour dépeindre un univers qui tient autant de l’expressionnisme que du surréalisme, avec de vraies touches de tradition dedans !
Non, décidément, le chemin qui mène du trad’ à la chanson française n’est pas si improbable, dès lors qu’on y dessine, comme le fait Sylvain GIRO, un récit initiatique réconciliant le réel et le merveilleux, la remembrance et la vision, l’ étoffe des rêves et la glaise des sentiers buissonniers.
Oubliez les étiquettes trop collantes, oubliez les postes-frontières et les cloisons trop étanches, et plongez derechef dans ce Lac d’Eugénie aux séduisants reflets chavirés, bigarrés et moirés. Au passage, vous pourrez même y noyer vos préjugés sur le folk, la chanson, le conte, le rock, la musique actuelle, la musique non-actuelle, et l’âge du capitaine. Et même si ce lac est enneigé, s’y baigner fait un bien fou et régénère nos facultés à imaginer, à déambuler, à vibrer…

Vanessa Fara – Magazine La Terrasse – Numéro 234 spécial Avignon – Juin 2015

« Au croisement de la chanson et du conte, Giro chante un rock lacustre peuplé d’images.
Avec une mise en scène sobre jouant sur les clairs obscurs et les épaisseurs sonores, Sylvain Giro chante, danse et vit une musique pleine de contrastes, alternant joie et galères, chant et narration. Il invente un style où la chanson s’autorise les riffs bretons, les envolées seventies, les boucles atemporelles. « L’histoire raconte une sorte de quête initiatique, explique Sylvain Giro, un bad trip à la Tim Burton qui finit par arriver au Lac d’Eugénie, un lac paisible au bord duquel je vais me retrouver moi-même. »
Chant rythmique et conte initiatique
Si le spectacle est un pur concert avec chanteur et quartet, il revêt des allures théâtralisées, avec des apartés contées, une gestuelle ludique, une histoire déroulée d’un bout à l’autre, d’une chanson à l’autre. Les chœurs et arrangements des musiciens viennent moduler la puissance très travaillée du chant lead, qui pousse loin sans emphase inutile. « Je viens au départ de la musique bretonne… Ici ou dans le monde entier le chant n’a pas que pour fonction de raconter une histoire, mais aussi d’accompagner du travail, de la danse, une marche. C’est forcément un chant très rythmique, où le signifiant est aussi important que le signifié. ». Avec Sylvan Giro (chant), Erwan Martinerie (violoncelle), Jean-Marie Nivaigne (batterie) et Julien Padovani (orgue Hammond, Fender Rhodes). »

En italien…

Originale esponente della scena musicale francese, Sylvain GirO rappresenta nelle sue opere un universo musicale fatto di molteplici influenze tra le quali il rock, la musica popolare e l’improvvisazione. L’ultima creazione dell’artista è uno spettacolo musicale intitolato « Le Lac d’Eugenie » in cui si alternano canzoni da lui stesso scritte insieme ed alcune di altri autori e ad un racconto scritto da GirO insieme a Nicolas Bonneau. Il disco « Le Lac D’Eugenie » propone 10 brani tratti dallo spettacolo ed interpretati dalla voce di GirO insieme a Julien Padovani (tastiere, fisarmonica), Erwan Martinerie (violoncello) e Jean-Marie Nivaigne (batteria). Al gruppo si uniscono poi alcuni importanti ospiti come il flautista Erwan Hamon ed il chitarrista Laurent Rousseau, oltre al genio inglese Tony Hymas che ha partecipato alla composizione di alcuni brani dell’album e per il quale GirO scrisse invece le parole di alcuni brani dell’album « Chroniques de Resistance ». « Le Lac d’Eugenie » racconta con toni delicati uno spaccato del mondo : le dieci canzoni sono 10 perfetti microcosmi che svelano all’ascoltatore alcune facce della realtà, ma anche alcune sfumature del sogno.
Extraits traduits par Gérald Martin :
« Le lac d’Eugénie raconte avec subtilité un monde fissuré (ou une scission du monde ?) : les dix chansons sont dix parfaits microcosmes qui dévoilent à l’auditeur autant de traces de réalité que de nuances de songes. »
(émission du 29 juin 2015)
http://www.evolutionmusic.it

Catherine L’hostis – Revue Transversales – Mars 2015

Le premier album de Sylvain GirO Le batteur de grève n’était pas passé inaperçu. Une poésie pure portée par une voix qui joue sur les sensibilités, claire et puissante, singulière, ancrée dans une terre, héritée des plus grands de la chanson française. Un second EP, enregistré en public en 2013 Les camélias de Nantes, assoit sa position, son univers. Les 10 titres du Lac d’Eugénie sont extraits d’un spectacle éponyme mis en scène par le conteur et comédien Nicolas Bonneau créé en 2014. Les nouvelles compositions sont signées Sylvain GirO, le Breton Erwan Hamon, le Brittanique Tony Hymas. On y retrouve cette même atmosphère où se mêlent les influences musicales du folk et du trad. Des chansons qu’on écoute les yeux fermés pour s’en imprégner, qui touchent forcément le cœur et l’âme.